Aujourd'hui Elsa pleure de ses beaux yeux. Après avoir perdu son père spirituel, Louis Aragon, c'est aujourd'hui celui qui la tenait dans ses bras en la chantant qui est parti, Jean Ferrat. De son vrai nom Jean Tenenbaum On perd encore un poète. Une saleté de crise cardiaque l'a emporté ce samedi 13 mars 2010 à l'hôpital d'Aubenas où il avait été admis quelques jours plus tôt. Ironie du sort, celui qui chantait « La femme est l'avenir de l'homme » est mort 5 jours après la fête de la femme.
Une voix exceptionnelle nous quitte, mais ses textes seront toujours là.
Bien entendu je ne peux m'empêcher de penser à toi en me souvenant qu'il chantait « Que la montagne est belle ».
J'aurais pu illustrer cette disparition par une de ces nombreuses chansons qu'on peut trouver sur le Net pour l'écouter une fois encore. Et bien non, je préfère laisser juste une image de lui et garder le silence, celui qui honorera sa mémoire. Pour ceux qui veulent écouter de nouveau ce poète, ils ne le feront pas sur ce blog d'un simple clic : ils feront l'effort de rechercher et de sélectionner le morceau qui leur convient. Ne mérite-t-il pas qu'on fasse un petit effort ?
Je ne peux cependant ne pas oublier cette chanson qu'il avait écrite à l'attention de Brassens. Les deux compères savaient s'apprécier !
À Brassens
by Jean Ferrat
Album: Jean Ferrat - Vol.1 (1999)
Est-ce un reflet de ta moustache
Ou bien tes cris de "Mort aux vaches !"
Qui les séduit ?
De tes grosses mains maladroites
Quand tu leur mets dessus la patte
C'est du tout cuit
Les filles de joie, les filles de peine
Les Margoton et les Germaine
Riches de toi
Comme dans les histoires anciennes
Deviennent vierges et souveraines
Entre tes doigts
Entre tes dents juste un brin d'herbe
La magie du mot et du verbe
Pour tout décor
Même quand tu parles de fesses
Et qu'elles riment avec confesse
Ou pire encor
Bardot peut aligner les siennes
Cette façon d'montrer les tiennes
N'me déplaît pas
Et puisque les dames en raffolent
On n'peut pas dire qu'elles soient folles
Deo gratias
Toi dont tous les marchands honnêtes
N'auraient pas de tes chansonnettes
Donné deux sous
Voilà qu'pour leur déconfiture
Elles resteront dans la nature
Bien après nous
Alors qu'avec tes pâquerettes
Tendres à mon cœur, fraîches à ma tête
Jusqu'au trépas
Si je ne suis qu'un mauvais drôle
Tu joues toujours pour moi le rôle
De l'Auvergnat